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LA MERDE NE SE PREND PAS POUR DE LA MERDE

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Turkish Prime Minister Recep Tayyip Erdogan delivers a speech at a press conference in Istanbul LU ZHE/XINHUA — MCT Read more here: http://www.bellinghamherald.com/2014/02/26/3499532/erdogan-recordings-appear-real.html#storylink=cpy

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Je connais Ilber Ortayli depuis ses années d’université. Il était l’assistant de Sina Aksin. Il écrivait des articles sur le théâtre syrien pour le compte de la revue Dost. J’avais son adresse mail mais il s’avère qu’elle n’est plus valide. C’est pourquoi j’écris ces lignes alors que je me trouve loin de la Turquie. Si je connaissais son adresse, je lui écrirais brièvement. (Je prie quiconque la connaît de lui envoyer cet article). Il faut dire, avant tout, que le mot merde est un mot sublime. Tous les Français l’affectionnent et l’utilisent fréquemment. Ils en ont même dérivé le verbe emmerder qui signifie : ennuyer, importuner. Il s’agit d’un terme à la fois argotique et soutenu. Les philosophes l’emploient autant que les ministres, tout comme les femmes, belles ou laides… Un terme hors classe sociale.

Ilber Ortaylı a répondu «  Merde ! » à la bande d’imbéciles qui prétend fonder une nouvelle république.  Il a bien fait !

J’ai lu les articles des bonimenteurs qui pleurnichent : « Cela est indigne d’un débat d’idées ! » Or merde est un terme extrêmement intellectuel. D’une ironie on ne peut plus spirituelle. On pourrait à la rigueur riposter à ces individus « Chiche ! », en ponctuant ce mot d’un joli bras d’honneur.

Des gens ne connaissent ni l’histoire ni la géographie de leur pays… On ne va tout de même pas répondre à ces ignares par des centaines de pages de démonstration, en leur opposant des faits incontestables, en déployant des arguments subtils et variés : ils n’ont pas la faculté d’appréhender le savoir !… Alors c’est par un petit geste et un mot rugueux que vous pouvez leur montrer leur erreur…  Et vous pouvez être sûr qu’ils comprendront !

Une horde de bouffons occupe l’arène, des incapables rivalisant d’ineptie… Prétendant que la république de 1923 a fait son temps, ils projettent d’en instaurer une nouvelle. Or c’est à peine si ces balourds peuvent confectionner des bocaux des cornichons, quand ils n’organisent pas  des défilés de mode à l’ottomane… Pourtant ils ignorent tout des Ottomans. Je leur recommande vivement la lecture de l’Histoire des Turcs d’Ilber Ortayli.

Je viens d’apprendre que le pape a utilisé le mot de « génocide ». D’aucuns y voient une occasion de détruire notre république. De réveiller ainsi les ambitions arméniennes du XIXe siècle et de ressusciter le traité de Sèvres enterré à Lausanne. Au point où en est le gouvernement AKP, la situation de la Turquie évoque celle de l’empire ottoman dans sa décrépitude. Les hyènes et les chacals sont à l’affût. Mais le gouvernement emploie toute son énergie à arabo-islamiser la société turque. Coupable incurie ! Au demeurant vouloir créer, de l’intérieur, une nouvelle Turquie à la place de la République actuelle constitue une ineptie tout aussi condamnable ! Cela ne revient-il pas en effet à collaborer avec le Pape, les Arméniens et l’impérialisme de la CIA ? Mais cela, ils le savent pertinemment !

Comme le rappelle à point nommé Ilber Ortayli, « ces gens-là » collaboraient déjà avec l’ennemi pendant la guerre d’indépendance, à l’époque ottomane, contre ceux qui voulaient libérer et moderniser le pays. Merde à ceux qui prétendent détruire cette République !

NOTA BENE:

  1. Mes amis étrangers (des intellectuels : poètes, romanciers, écrivains, peintres) accusent la Turquie à propos de la Syrie : « Elle a ouvert les portes aux assassins de tous poils qui voulaient passer en Syrie ! » Puis ils ajoutent : « Nous sommes contre Assad, bien entendu, mais il ne faut pas oublier le combat qu’il mène contre Al Qaida et Daech. Je leur réponds : « N’incriminez pas la Turquie et les Turcs. Ce n’est pas la Turquie qui est responsable de ces actes mais le gouvernement AKP conduit par le grand maître Erdogan. » Nous nous mettons d’accord. « Le salut c’est pour bientôt ! »
  2. Quant à la question arménienne, il est très difficile à ce gouvernement antipathique d’imposer l’expression « massacres réciproques » à la place du mot « génocide ». Surtout après la récente intervention du Pape.
  3. On n’entend plus parler de la question kurde mais la revue MOYEN ORIENT a publié un numéro intitulé KURDISTAN(S). Un salmigondis : on y trouve tout et son contraire.
  4. La politique commence à occuper dans ma vie une place bien plus importante que je ne l’imaginais. Comme le disait Rilke «  Il va falloir y remédier ! »

Özdemir İnce

Le 15 Avril 2015

Traduit du turc par Ferda Fidan


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